Dans la tourmente que connaît l’Église aujourd’hui, nous pouvons être troublés. Les scandales d’abus sexuels ont fait la une des médias. Nous ne devons pas nous en offusquer ! Car notre Église, secouée par la tempête, avance avec les paroles de la vie éternelle. Comme les disciples, prenant peur au milieu des flots sur la mer de Galilée, nous crions vers celui qui nous a assuré de sa présence pour toujours. Il faut faire confiance au Christ qui nous dit :« N’ayez pas peur ». La question n’est pas de savoir si nous devons quitter le bateau parce qu’il nous semble qu’il prend l’eau de toutes parts. La vraie question est comment, chacun à notre place, nous pouvons mieux vivre la fidélité à ce que nous avons reçu.

Cette Église est Sainte parce qu’elle est le don de Dieu habité par l’Esprit Saint, mais elle est aussi taraudée par le péché des hommes qui la composent, de ceux qui l’instrumentalisent, de ceux qui vivent leur foi comme une étiquette, de ceux qui se contentent d’une appartenance superficielle, de ceux qui sont soumis à ce qui brille plutôt qu’au Christ, et à ceux qui abusent de leur position et de leur pouvoir pour dévoyer l’Évangile.

Cette Église, je l’aime avec toutes ses insuffisances humaines car elle m’a tout donné. Cette Église, je l’aime parce qu’elle est ma mère et ma famille. Cette Église, je l’aime parce qu’elle m’a nourri au lait de l’Évangile. Cette Église, je l’aime parce que j’en suis un membre pécheur et sauvé par l’Amour du Christ. Cette Église, c’est moi autant que ceux qui la dirigent ; et il ne tient qu’à moi de montrer par ma vie son vrai visage.

Je suis solidaire de toutes les turpitudes qui, au long des siècles, en ont défiguré le vrai visage. Mais je suis aussi solidaire de tout ce qu’elle a apporté, et qu’elle apporte encore au monde : tous ces hommes et ces femmes qui, souvent au risque de leur vie, ont su vivre l’Évangile et construire un chemin d’humanité par les missions lointaines, mais aussi par la promotion de la vie, de l’éducation, de la charité, de la santé, dont nos sociétés modernes sont souvent les héritières sans le savoir. Je suis solidaire de cette Église « experte en humanité » dont parlait le saint pape Paul VI, cette Église qui est en première ligne dans les combats pour la paix et pour la dignité humaine.

Marie, Mère de l’Église et notre Mère, veille sur ce peuple de croyants qui t’a été confié par le Christ en croix.

Guy Largillière